L’œuvre de Balthazar Heisch est conditionnée par une myriade de symboles et de ténus dialogues entre des séquences vidéographiques liées entre elles et défilant selon un ordre arbitraire.
L’exposition pensée par l’artiste est une invitation à célébrer le renouveau. Elle s’est dénudée au fil du temps : d’un environnement dense où devaient s’hybrider des pièces siamoises savamment imbriquées, à la dispersion dans l’espace d’ex-votos chargés de l’énergie de performances passées. Il n’en reste aujourd’hui que l’essentiel. Une suite, sans début ni fin, de vidéos significatives de la mystique enveloppante modelée par l’artiste depuis de nombreuses années. Une succession de pièces filmées et de vues d’atelier qui s’emboîtent sans hiérarchie et avec pour seule datation la mue physique de l’artiste qui tour à tour prend et perd de l’âge sous nos yeux.
Torrents, failles, montagnes, chapelles, rivières et abysses constituent le décor intemporel de ces scènes dans lesquelles s’enchaînent gestes pluriels et actions protéiformes. On y croise des éléments qui s’insèrent et s’enchevêtrent : une main glisse doucereusement dans la gueule d’un ogre sculpté – train charnel dans tunnel buccal –, les corps s’enfoncent dans les abîmes d’une brèche calcaire ou se perdent dans le courant des fluides. Une ultime œuvre viendra rejoindre les autres au lendemain du vernissage : archive d’une performance au cours de laquelle l’artiste s’est enchâssé un bijou de famille dans la chair sourcilière.
Au cours de ce cheminement visuel, Balthazar Heisch enterre et déterre, sème et retrouve des objets totémiques dans une logique ritualisée d’enfouissement et de mise à nue. Il implante et laisse ainsi des choses maturer dans des environnements qui semblent propices à leur régénérescence.
Lorsqu’il écrit sur les lignes naturellement tracées au creux d’une pierre dans un langage automatique qu’il est seul à pouvoir déchiffrer ; serre dans ses bras une collection de sexes en bouquets bercés au son d’un rondeau ; chorégraphie les mouvements d’une méduse disloquée et inerte ou encore transporte solennellement un marcassin dans le lit de la rivière qu’il remonte à contre-courant : l’artiste dévoile une série d’expériences syncrétiques qui se croisent avec une surprenante organicité.
Balthazar Heisch s’attache à montrer la matière, exhibe une voie lactée faite d’algues et de feuilles emmêlées, la queue écarlate d’un siren qui s’enfonce dans les abymes, le sang bleu strassé encore chaud d’un personnage chimérique gisant et se pare d’une nuée d’abeilles qu’il enfile comme un gant. À plusieurs reprises, ce corps ondoie dans l’eau ouatée, se fond et disparaît dans les sous-bois, se mélange aux environnements qu’il habite.
Ses vidéos qui se côtoient et fusionnent ici pour la première fois, viennent faire émerger de nouvelles catégories dans le glossaire de l’artiste – un almanach lexical qui lui permet de définir des énergies de travail et guide ses axes de réflexion. L’exposition constitue l’occasion fortuite et privilégiée de parcourir la mythologie de Balthazar Heisch qui se lit entre les lignes du récit visuel et poétique qu’il nous donne à éprouver.
L’exposition pensée par l’artiste est une invitation à célébrer le renouveau. Elle s’est dénudée au fil du temps : d’un environnement dense où devaient s’hybrider des pièces siamoises savamment imbriquées, à la dispersion dans l’espace d’ex-votos chargés de l’énergie de performances passées. Il n’en reste aujourd’hui que l’essentiel. Une suite, sans début ni fin, de vidéos significatives de la mystique enveloppante modelée par l’artiste depuis de nombreuses années. Une succession de pièces filmées et de vues d’atelier qui s’emboîtent sans hiérarchie et avec pour seule datation la mue physique de l’artiste qui tour à tour prend et perd de l’âge sous nos yeux.
Torrents, failles, montagnes, chapelles, rivières et abysses constituent le décor intemporel de ces scènes dans lesquelles s’enchaînent gestes pluriels et actions protéiformes. On y croise des éléments qui s’insèrent et s’enchevêtrent : une main glisse doucereusement dans la gueule d’un ogre sculpté – train charnel dans tunnel buccal –, les corps s’enfoncent dans les abîmes d’une brèche calcaire ou se perdent dans le courant des fluides. Une ultime œuvre viendra rejoindre les autres au lendemain du vernissage : archive d’une performance au cours de laquelle l’artiste s’est enchâssé un bijou de famille dans la chair sourcilière.
Au cours de ce cheminement visuel, Balthazar Heisch enterre et déterre, sème et retrouve des objets totémiques dans une logique ritualisée d’enfouissement et de mise à nue. Il implante et laisse ainsi des choses maturer dans des environnements qui semblent propices à leur régénérescence.
Lorsqu’il écrit sur les lignes naturellement tracées au creux d’une pierre dans un langage automatique qu’il est seul à pouvoir déchiffrer ; serre dans ses bras une collection de sexes en bouquets bercés au son d’un rondeau ; chorégraphie les mouvements d’une méduse disloquée et inerte ou encore transporte solennellement un marcassin dans le lit de la rivière qu’il remonte à contre-courant : l’artiste dévoile une série d’expériences syncrétiques qui se croisent avec une surprenante organicité.
Balthazar Heisch s’attache à montrer la matière, exhibe une voie lactée faite d’algues et de feuilles emmêlées, la queue écarlate d’un siren qui s’enfonce dans les abymes, le sang bleu strassé encore chaud d’un personnage chimérique gisant et se pare d’une nuée d’abeilles qu’il enfile comme un gant. À plusieurs reprises, ce corps ondoie dans l’eau ouatée, se fond et disparaît dans les sous-bois, se mélange aux environnements qu’il habite.
Ses vidéos qui se côtoient et fusionnent ici pour la première fois, viennent faire émerger de nouvelles catégories dans le glossaire de l’artiste – un almanach lexical qui lui permet de définir des énergies de travail et guide ses axes de réflexion. L’exposition constitue l’occasion fortuite et privilégiée de parcourir la mythologie de Balthazar Heisch qui se lit entre les lignes du récit visuel et poétique qu’il nous donne à éprouver.
emploi fictif
couler flotter. Avaler recracher.
Contraction et décontraction des soi
Par la présente exposition, je renouvelle mon vœu d’ogrisme fendu
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -| dévorer et n’en rien retenir
d’une main je délie la ceinture caractérielle qui extrait le corps du monde
ouvre le ·moi au scalpel, déboutonne son plus simple appareil
me sculpté-je en dedans par inoculation
bats comme une pâte ma désidentification
de l’autre main je réifie l’eau en pierre et construis l’un à partir d’alters
rend tout moi, y conditionne mon nom
je vire et m’embaume, les rentre et nous sors de ·je
un programme : épouser permanemment
tous les jours ai cette chose très régulière à énoncer, cette ascèse performative
(crudité du verbe faire, totalité du verbe être, omniprésence du verbe mentir aka déplacer)
toujours m’échevelles sur les mêmes gestes, sur le geste même
je tiens ici un almanach rempli de rituels d’externalisations, de symfusions et de confusions
d’exercices d’assimilation alchimique
et m’enfle et me sèche méthodiquement sous forme de saisons
Tout se prend et ce qui se prend se rend
bh
Pour suivre le travail de Balthazar Heisch c’est >là<.
© Balthazar Heisch