La conception de l’environnement imaginé par Niveau Zéro Atelier dans le sous-sol de Chapelle XIV, résulte de la destruction d’un bâtiment situé à quelques dizaines de mètres de la galerie. Le site de l’Hôpital Lariboisière, actuellement en cours de démantèlement, est le lieu d’origine du matériau autour duquel le collectif – réunissant artistes visuels, designers et architectes – a fondé sa réflexion. Leurs recherches, plastiques et théoriques, prennent toujours appui sur la matière, sa source et ce qu’elle peut véhiculer en termes de techniques et d’histoires. Générant différents imaginaires, celle-ci induit, par sa consistance et ses proportions, la narration qui va se forger autour d’un projet pour faire advenir un processus cohérent.
C’est la pierre de taille et sa manipulation – du chantier à la galerie, en passant par l’atelier – qui est le point d’ancrage de leur étude. Négociés et extraits du gisement voisin, trois blocs de pierre ont été acheminés vers leur atelier, un ex-site des usines KDI. Face à la nature de ce matériau, lourd et encombrant, les blocs ont ensuite été débités, multipliant les potentielles manières de les (re)travailler et révélant les coques fossilisées qu’ils abritent. Les morceaux obtenus, rendus mobiles, deviennent autant de sujets de travail pour créer des œuvres nouvelles ou adapter des installations existantes aux contraintes de la pierre.
De la déconstruction d’un site en hauteur à sa réhabilitation parcellaire sous terre, l’exposition évoque le renouvellement : de la ville, où les bâtiments obsolètes se voient remplacés par de nouveaux, de la pierre qui, inerte et caduc a désormais la possibilité de se démultiplier, de se propager ou encore de se régénérer. Dans l’exposition, ces formes telluriques gravitent dans l’espace et font co-exister fiction et fonction à travers des pièces qui traduisent l’univers référentiel de l’atelier.
Une pierre harnachée rend compte d’un travail de dur labeur mis en exergue par la nature même du matériau utilisé et des outils nécessaires pour le déplacer qu’ils ne camouflent pas. Elle est la trace d’un périple urbain, souligné par des indices dispersés sur son chemin qui laissent imaginer le déplacement topographique d’un lieu à l’autre : un fragment accolé au métro aérien entre deux stations et des sédiments de roches qui comblent les interstices du sol de la galerie. Niveau Zéro Atelier transforme ainsi l’espace public en incubateur de micro-récits qu’ils acheminent jusqu’à nous dans les rues du 18ème, un itinéraire de la ville en mouvement qui se fait et se défait à un rythme aléatoire.
Au sein de cet ensemble rhizomatique, la surface crénelée de la pierre de taille devient l’interface poreuse d’une projection qui témoigne des multiples vies de la roche. Gisant sur un brancard au centre de la pièce, un fossile trouvé dans les ruines du bâtiment évoque les outils utilisés par les tailleurs de pierre ou les ouvriers lors de sa démolition. Abritant un cylindre qui rappelle les réservoirs d’oxygène liquide situés à l’entrée de l'hôpital, une tente suggère un instantané d’une expédition archéologique. Un siège amovible, gravé et sculpté dans la pierre, reprend cette même forme cylindrique et sillonne l’espace, activant un lien entre les pièces de l’exposition.
Dans un travail quasi auto-référentiel, ils façonnent également une œuvre-fontaine qui entraîne des mutations par un long phénomène d’érosion. Réadaptation d’une pièce déjà produite, celle-ci altère peu à peu la matière dans une logique où le ruissellement aqueux devient outillage. La pierre de taille introduite au sein d’un mobilier conçu à cet effet, engendre un nouvel agencement du salon ordinairement sur place qui accueille documentation et coquillages fossilisés retrouvés lors de son extraction. Le matériau infiltre ainsi un environnement domestique et offre un ensemble de croisements entre ces éléments de décors qui semblent s’abstraire de tout contexte et les différents objets disséminés dans l’espace.
S’inscrivant dans une longue tradition de déhiérarchisation des savoirs, le collectif remet en jeu une pierre de taille qui devient ici vecteur d’une arborescence fluide autour de laquelle se bâtit un sujet de recherche à part entière. À travers un vis-à-vis affiché entre l’infiniment grand et l’infiniment petit, ils travaillent tour à tour à s’approprier ce matériau brut par une multiplicité d’interprétations constellaires.
Symptomatique de leur fonctionnement interne, l’installation-laboratoire est une mise en commun au profit du collectif, un hommage à toutes les vies passées de la pierre : du démantèlement réel d’un camp où elle servait à bloquer des tentes, aux potentiels récits qu’elle a vu naître et connaissances qu’elle renferme. Visant à « retrouver l’alliance entre le poétique et le rationnel », elle est fidèle à leur écologie de travail et au mouvement horizontal présent jusque dans leur nom ; le même qui les pousse à inclure jusqu’aux ouvriers à qui ils négocient la pierre dans leur réflexion en commun. L’exposition de Niveau Zéro Atelier s’envisage ainsi comme une entreprise globale, productrice d’archives réelles ou fictionnelles et basée sur la notion du faire avec où l’échec devient le point de départ d’une nouvelle histoire qu’il ne s’agit pas de dissimuler mais de donner à voir et à penser.
C’est la pierre de taille et sa manipulation – du chantier à la galerie, en passant par l’atelier – qui est le point d’ancrage de leur étude. Négociés et extraits du gisement voisin, trois blocs de pierre ont été acheminés vers leur atelier, un ex-site des usines KDI. Face à la nature de ce matériau, lourd et encombrant, les blocs ont ensuite été débités, multipliant les potentielles manières de les (re)travailler et révélant les coques fossilisées qu’ils abritent. Les morceaux obtenus, rendus mobiles, deviennent autant de sujets de travail pour créer des œuvres nouvelles ou adapter des installations existantes aux contraintes de la pierre.
De la déconstruction d’un site en hauteur à sa réhabilitation parcellaire sous terre, l’exposition évoque le renouvellement : de la ville, où les bâtiments obsolètes se voient remplacés par de nouveaux, de la pierre qui, inerte et caduc a désormais la possibilité de se démultiplier, de se propager ou encore de se régénérer. Dans l’exposition, ces formes telluriques gravitent dans l’espace et font co-exister fiction et fonction à travers des pièces qui traduisent l’univers référentiel de l’atelier.
Une pierre harnachée rend compte d’un travail de dur labeur mis en exergue par la nature même du matériau utilisé et des outils nécessaires pour le déplacer qu’ils ne camouflent pas. Elle est la trace d’un périple urbain, souligné par des indices dispersés sur son chemin qui laissent imaginer le déplacement topographique d’un lieu à l’autre : un fragment accolé au métro aérien entre deux stations et des sédiments de roches qui comblent les interstices du sol de la galerie. Niveau Zéro Atelier transforme ainsi l’espace public en incubateur de micro-récits qu’ils acheminent jusqu’à nous dans les rues du 18ème, un itinéraire de la ville en mouvement qui se fait et se défait à un rythme aléatoire.
Au sein de cet ensemble rhizomatique, la surface crénelée de la pierre de taille devient l’interface poreuse d’une projection qui témoigne des multiples vies de la roche. Gisant sur un brancard au centre de la pièce, un fossile trouvé dans les ruines du bâtiment évoque les outils utilisés par les tailleurs de pierre ou les ouvriers lors de sa démolition. Abritant un cylindre qui rappelle les réservoirs d’oxygène liquide situés à l’entrée de l'hôpital, une tente suggère un instantané d’une expédition archéologique. Un siège amovible, gravé et sculpté dans la pierre, reprend cette même forme cylindrique et sillonne l’espace, activant un lien entre les pièces de l’exposition.
Dans un travail quasi auto-référentiel, ils façonnent également une œuvre-fontaine qui entraîne des mutations par un long phénomène d’érosion. Réadaptation d’une pièce déjà produite, celle-ci altère peu à peu la matière dans une logique où le ruissellement aqueux devient outillage. La pierre de taille introduite au sein d’un mobilier conçu à cet effet, engendre un nouvel agencement du salon ordinairement sur place qui accueille documentation et coquillages fossilisés retrouvés lors de son extraction. Le matériau infiltre ainsi un environnement domestique et offre un ensemble de croisements entre ces éléments de décors qui semblent s’abstraire de tout contexte et les différents objets disséminés dans l’espace.
S’inscrivant dans une longue tradition de déhiérarchisation des savoirs, le collectif remet en jeu une pierre de taille qui devient ici vecteur d’une arborescence fluide autour de laquelle se bâtit un sujet de recherche à part entière. À travers un vis-à-vis affiché entre l’infiniment grand et l’infiniment petit, ils travaillent tour à tour à s’approprier ce matériau brut par une multiplicité d’interprétations constellaires.
Symptomatique de leur fonctionnement interne, l’installation-laboratoire est une mise en commun au profit du collectif, un hommage à toutes les vies passées de la pierre : du démantèlement réel d’un camp où elle servait à bloquer des tentes, aux potentiels récits qu’elle a vu naître et connaissances qu’elle renferme. Visant à « retrouver l’alliance entre le poétique et le rationnel », elle est fidèle à leur écologie de travail et au mouvement horizontal présent jusque dans leur nom ; le même qui les pousse à inclure jusqu’aux ouvriers à qui ils négocient la pierre dans leur réflexion en commun. L’exposition de Niveau Zéro Atelier s’envisage ainsi comme une entreprise globale, productrice d’archives réelles ou fictionnelles et basée sur la notion du faire avec où l’échec devient le point de départ d’une nouvelle histoire qu’il ne s’agit pas de dissimuler mais de donner à voir et à penser.
emploi fictif