au milieu des choses au centre de rien #1
Pauline Brami - CAC La Traverse
Pauline Brami - CAC La Traverse
Le sel crépite sous ses pieds —
Pauline Brami est de celles qui voient et font entendre ce que nous discernons à peine. Son travail où le flux règne en maître questionne l’essence de toute chose, sonde les couches terrestres, interroge les forces et les effluves telluriques et fait se mouvoir doucement un souffle de renouveau porté par une énergie ancestrale.
Cire, sel, huile et végétaux s’unissent dans des cartographies organiques qui décryptent des mouvements invisibles. Sur ses toiles conçues en plein air, cobalt et décoctions florales imprègnent le tissu, créant ainsi de nouvelles géographies aux allures stellaires. L’alchimie des matières qui se côtoient, les éléments naturels qui impactent la surface, façonnent un paysage en striures ténues. Sur ces étendues minérales, Pauline Brami dessine des formes qui débordent, s’épandent et s’échappent pour donner à voir d’autres champs de réalité.
Cire, sel, huile et végétaux s’unissent dans des cartographies organiques qui décryptent des mouvements invisibles. Sur ses toiles conçues en plein air, cobalt et décoctions florales imprègnent le tissu, créant ainsi de nouvelles géographies aux allures stellaires. L’alchimie des matières qui se côtoient, les éléments naturels qui impactent la surface, façonnent un paysage en striures ténues. Sur ces étendues minérales, Pauline Brami dessine des formes qui débordent, s’épandent et s’échappent pour donner à voir d’autres champs de réalité.
Au CAC La Traverse, bien entourée des pièces de Caroline Le Méhauté, Hugo Deverchère et Anne Fischer, Pauline Brami a choisi à son tour de bercer doucement la matrice à travers un rituel d’offrandes à la terre. Performance thérapeutique dont on avait peut-être besoin, le rituel de l’artiste - libre inspiration des rites wicca - consiste à remercier chaque axe ; du nord, assimilé à tout ce qui nous précède, à l’ouest, pôle intimement lié au monde des idées et des fantasmes.
Bruissements de genoux, écho calcaire et pas feutrés sont seuls à perturber le silence qui entoure Pauline Brami lorsqu’elle dépose des talismans aux quatre coins de la toile, délimitant par les objets, les frontières de ce terrain nouvellement créé. Convoquant les gardiens, elle forme un cercle de sel, dans une chorégraphie de mouvements qui mêle manipulation d’objets chargés et incantations scandées et interrompues.
Bruissements de genoux, écho calcaire et pas feutrés sont seuls à perturber le silence qui entoure Pauline Brami lorsqu’elle dépose des talismans aux quatre coins de la toile, délimitant par les objets, les frontières de ce terrain nouvellement créé. Convoquant les gardiens, elle forme un cercle de sel, dans une chorégraphie de mouvements qui mêle manipulation d’objets chargés et incantations scandées et interrompues.
S’octroyant la liberté de s’approprier et d’expérimenter de nouveaux pouvoirs, Pauline Brami a sa part d’invention dans ce rituel syncrétique, voyage vers des mondes intérieurs et souterrains.
Dans la serre d’Arthur Guespin, devenue vaste forêt où chaque objet est partie qui devient tout, Pauline Brami nous a offert un moment suspendu, affranchi de l’espace et du temps ordinaires. Dans l’habitacle tapissé de ses topographies aléatoires qui viennent prolonger les parois de la serre, elle s’est recueillie pour remercier les quatre piliers dans un désir de reconnexion à la terre comme pour s’y enraciner.
Liturgie poétique proposée par l'artiste, ce rituel est comme un ancrage resituant nos repères vacillants. Rite réparateur empreint de magie blanche, il nous incite à nous recentrer autour d'un socle commun, à travailler ensemble pour retrouver une forme d'équilibre.
À la fin du rituel, l’encens demeure, le son de la grotte aqueuse persiste, et le lien qui nous a unis un temps, flotte avant de s’estomper peu à peu.
À la fin du rituel, l’encens demeure, le son de la grotte aqueuse persiste, et le lien qui nous a unis un temps, flotte avant de s’estomper peu à peu.